La grande ciguë (Conium maculatum L. dans la nomenclature actuelle) reste connue de tous pour avoir fourni le poison qui mit fin aux jours du philosophie Socrate. Son effet létal est repris dans l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien, oeuvre qui est une des sources principales du savoir sur les plantes, tant au Moyen Âge qu’à la Renaissance. Si l’essentiel du chapitre de Pline sur la ciguë concerne son rôle comme poison, la racine de la plante, mêlée à celle du nymphea entre dans la composition d’un médicament contre l’alopécie. La plante nommée cicuta apparaît aussi au livre XXVI dans un passage qui dresse une liste des végétaux efficace contre le feu ardent et plus précisément contre la pathologie que Pline nomme zona.
La consultation des répertoires de plantes dans la littérature ancienne fait apparaître bien d’autres attestations, tant pour ce qui regarde la littérature antique que dans des textes plus tardifs. Le caractère historique bien connu de l’usage de la ciguë dans l’exécution de Socrate est repris dans bien des textes anciens. Sénèque po. Dans l’index de la pharmacopée, publié par Carmelia Opsomer en 1989, la ciguë ou, à tout le moins, le phytonyme cicuta apparaît dans nombre de manuscrits portant des oeuvres tardo-antiques ou médiévales au premier rang desquels des antidotaires. Il faut donc distinguer, dans la pharmacie médiévale issue de ces textes, les usages thérapeutiques “positifs”, qui permettent la fabrication de médicaments et l’usage de la ciguë comme poison violent. Les Compositiones de Scribonius Largus,