Le Pinax de Gaspard Bauhin, en 1623, distingue plusieurs catégories de plantes rassemblées sous le titre sanicula. Le synonyme générique de sanicula est auricula ursi, l’oreille d’ours. La distribution des plantes dans cette famille varie en fonction de critères morphologiques (forme et couleur des feuilles, couleur des fleurs) et de la répartition géographique. Sur ce dernier point, les phytonymes renvoient majoritairement à une distribution alpine, ou plus généralement des montagnes. L’en-tête de Gaspard Bauhin signale que la Sanicula des modernes correspond aussi à deux phytonymes : alisma et damasonium. Si Alisma n’apparaît pas dans le dictionnaire des noms de plantes de Jacques André, pas plus que Sanicula, Damasonium est identifié comme le plantain d’eau (Alisma plantago L.), chez Pline et Dioscoride, ce qui n’a pas grand chose à voir avec la sanicle d’Europe.
Ces plantes posent des problèmes très différents. Le premier est d’ordre botanique : il concerne le périmètre de la détermination du nom sanicula. Parmi les naturalistes de la Renaissance, nombreux sont ceux qui signalent le possible rapprochement entre le phytonyme sanicula et le genre symphytum.
La sanicle, en latin sanicula, est une apiacée (ou ombellifère). Son nom est un diminutif de l’adjectif latin sana qui renvoie aux propriétés vulnéraires qu’on lui attribue.